lundi 23 mai 2011

SECHERESSE : UNE PREMIERE SERIE DE MESURES
QUELLE EST LA SITUATION METEOROLOGIQUE ACTUELLEMENT ?

Météo France a annoncé que le mois d'avril était le deuxième mois le plus chaud depuis
1900. De plus, depuis le début de l’année, les précipitations sont déficitaires par rapport aux
normales saisonnières sur la majeure partie du pays. Nous pouvons dire que nous sommes
dès à présent dans une situation de sécheresse dont les premières victimes sont les
agriculteurs et les éleveurs mais qui pourrait toucher, à court terme, l’ensemble des
consommateurs (entreprises, particuliers).

Alors que la pluviométrie des prochaines semaines sera déterminante pour maintenir
les débits des cours d’eau et pour sauver les rendements des cultures, les
météorologistes prévoient déjà pour les deux semaines à venir un temps sec et chaud, voire
très chaud.

Le Gouvernement a d'ores et déjà décidé de prendre les devants, notamment en matière
agricole et environnementale. Il s'agit de mettre tout en œuvre dès maintenant pour éviter de
se retrouver en situation de tension et de devoir gérer la pénurie entre les différents
usages. Au 17 mai, 33 départements ont déjà pris des arrêtés de limitation ou de
suspension des usages de l'eau, pour adapter les prélèvements aux débits des cours et aux
niveaux des nappes.



QUELLES SONT LES PREMIERES MESURES QUE LE GOUVERNEMENT A DECIDE DE
PRENDRE EN MATIERE DE GESTION DE L'EAU ?

Des mesures indispensables pour gérer la crise et la consommation d'eau
Lundi 16 mai, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a réuni la Commission de suivi hydrologique,
dite "Comité sécheresse", rassemblant les représentants de tous les usagers de l'eau, des
élus, membres des comités de bassins, et des experts. Tant que perdurera cette situation, ce
comité se réunira très régulièrement : la prochaine échéance est fixée à la mi-juin.

Le Comité sécheresse a lancé deux nouveaux outils pour une gestion des périodes de
sécheresse plus réactive et plus efficace :

De nouvelles cartes de mesures des restrictions plus précises et plus réactives
seront établies. A partir du mois de juin prochain, les préfets devront, en cas de
sécheresse, enregistrer leurs arrêtés sécheresse dans un nouvel outil informatique qui
permettra une vision en temps réel de la situation à l’échelle infra-départementale.
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a par ailleurs fait parvenir aux préfets une circulaire
qui reprend l’ensemble des règles édictées depuis la sécheresse de 2003. Cette
clarification du dispositif à engager en cas de situation de crise permettra une
action plus rapide et plus efficace.

18 mai 2011 Le Gouvernement porte une attention particulière sur l'impact des fortes chaleurs sur le
fonctionnement des centrales nucléaires. La baisse du débit d'eau et l'augmentation de la
température peuvent avoir un impact sur le processus de refroidissement, mais le manque
d'eau est prévu dans le dispositif de contrôle et en dernier recours, le réacteur peut être
arrêté sans dérogation possible. EDF a mis en œuvre le référentiel "grand chaud" dans le
cadre du retour d’expérience de la canicule 2003, ce qui a conduit à de lourds investissements
afin de pouvoir fonctionner avec des températures d’air ou d’eau plus élevées.

Une politique volontariste qui s'inscrit dans la durée

Au-delà des premières mesures annoncées, la politique d'amélioration de la gestion de
l'eau du Gouvernement de François FILLON s'inscrit dans la durée. Elle est l’une des
priorités du Grenelle de l'environnement, qui a été adopté en 2007 sous l'impulsion de
Nicolas SARKOZY.

Le Grenelle a déjà permis de prendre des mesures volontaristes telles que la récupération
des eaux de pluie ou la réutilisation des eaux usées traitées. Mais ces mesures seules ne
suffiront pas. C'est pourquoi nous souhaitons qu'elles s'accompagnent d'une baisse
significative de la consommation d'eau d'ici l'année 2020. Dans cette perspective, un plan
national d'adaptation au changement climatique sera présenté au cours des prochains
mois.

DES MESURES EXCEPTIONNELLES POUR LES AGRICULTEURS ET LES ELEVEURS

Bruno LE MAIRE a réuni un Comité de suivi de la sécheresse agricole le 12 mai dernier. Il
a annoncé que ce comité ferait un point chaque semaine pour anticiper l’évolution et qu’il
serait appuyé par les cellules départementales, présidées par les préfets. Des mesures ont
été prises afin de répondre à la difficile situation des céréaliers et à celle des éleveurs,
plus préoccupante encore.
Pour répondre au besoin de fourrage pour les animaux, les éleveurs pourront utiliser les
jachères, y compris celles réservées à la biodiversité. Cette décision confirme l'annonce
de Bruno LE MAIRE lors de sa rencontre dans la Vienne avec des éleveurs de la région
Poitou-Charentes.

Le Gouvernement appelle à la solidarité des filières. Il a été demandé aux céréaliers de ne
pas broyer les pailles et de les mettre à disposition des éleveurs. Pour le 1
er
juillet, des
contrats entre céréaliers et éleveurs faciliteront l'approvisionnement en alimentation
animale à des prix raisonnables pour tous.
Enfin, au niveau européen, le ministre de l'Agriculture a obtenu de la Commission
européenne, lors du Conseil des ministres européens de l'agriculture du 17 mai, le versement
anticipé de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA). 80% de
cette prime sera versé dès le 16 octobre au lieu du mois de décembre. Cela permettra de
donner de l'oxygène à la trésorerie des éleveurs.

François BAROIN

L’ensemble des FOCUS et CLÉS-ACTU : http://www.porte-parole.gouv.f