Monsieur Alain ROUSSET
Président
Conseil Régional d’Aquitaine

Alain,

Tu as annoncé urbi et orbi ton intention de publier le courrier que tu m’as adressé le 7 mai, aussi me permettras-tu de rendre publique ma réponse.

Tu prétends, sur FR3, que je suis un menteur, qui ne reconnaît pas l’immensité de ton action à la tête du Conseil régional d’Aquitaine.

Mais qui ment, est-ce moi ? ou toi Alain Rousset ?

Toi, qui accuses aujourd’hui l’Etat «de faire les poches des collectivités territoriales » ? en oubliant que tu as signé, comme tes homologues de Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées, le protocole du 25 janvier 2007 prévoyant que l’Etat et les collectivités se partagent, à parts égales, le financement public du TGV, ce qui est d’ailleurs la règle, valable pour tous les TGV. Le communiqué de presse triomphant que tu as publié à l’époque ne manifeste aucune réserve de ta part.

Toi, qui as revendiqué d’être chef de file régional et, en cette qualité, cosignais avec le Préfet les convocations des élus aux réunions sur le financement du TGV et qui, aujourd’hui, te défends de toute implication ?. Au moins, en Midi-Pyrénées, Martin Malvy a-t-il bien joué son rôle en fédérant toutes les collectivités.

Toi, qui prétends aujourd’hui n’avoir aucune responsabilité dans le blocage du dossier? en passant sous silence que tu as, seul, négocié, avec les experts de la mission de financement, un partage des contributions financières, permettant au Conseil régional de se défausser sur les départements et agglomérations aquitains. Ce sont eux qui supportent les 2/3 du financement, alors que, partout ailleurs, les Conseils régionaux ont assumé leurs responsabilités, en finançant de 53 à 65% de la part régionale. Ainsi, en Bretagne, le Conseil régional verse pour le TGV 480 M€ sur 896 M€ de contribution régionale, et, en Aquitaine, seulement 291 M€, sur 800 M€.

Bien sûr, la Région aura également à participer au financement des Grands Projets du Sud-Ouest, vers Toulouse et Hendaye, mais ce n’est pas le même calendrier et ce ne sera pas non plus la même ambition (au total 700kms de TGV au lieu de 180 pour le TGV Bretagne). Aujourd’hui c’est du TGV SEA qu’il s’agit ; et l’enjeu est suffisamment crucial, pour l’ensemble de l’Aquitaine, pour que le Conseil régional assume pleinement son rôle d’échelon territorial en charge de l’aménagement du territoire.

Toi, qui cloues au pilori la ville de Bordeaux qui «ne verse pas un centime pour la LGV » ? Je te rappelle qu’aucune commune n’est appelée à financer directement le TGV. C’est la CUB, exerçant les compétences communales en matière de transport et percevant la taxe professionnelle des entreprises bordelaises, qui, de ce fait, contribue au financement du TGV pour 121 M€.

Toi, qui critiques l’UMP, alors que tu n’as pas été en mesure de te faire entendre par les présidents socialistes de Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées ?

Toi, qui te poses en donneur de leçons sur l’endettement des collectivités et ne vois aucun intérêt aux prêts bonifiés à 50 ans, mis à disposition des collectivités pour le financement des grandes infrastructures ? Tu oublies de dire que ce n’est pas sous ta présidence que le Conseil régional a dû faire face à l’énorme accroissement des effectifs de lycéens et aux investissements correspondants. Il est légitime et de bonne gestion d’avoir recours à l’emprunt pour financer les investissements de long terme qui préparent l’avenir, lycées ou TGV, et, a fortiori, quand les taux sont réduits.

Toi, qui t’autofélicites de tout ce qui se fait dans la Région, t’accapares les réussites, y compris quand ta contribution est faible au regard des sommes engagées, tout en rejetant sur d’autres la responsabilité des difficultés ? Bien sûr, on aimerait que l’Etat et l’Europe fassent plus. Mais, en l’occurrence, sur le TGV, l’Etat est au rendez-vous et met sur la table 1,4 Md€. Qu’attend le Président de la Région ?

Dans cette attente, bien cordialement à toi.

Dominique Ducassou
Conseiller régional

Président du groupe UMP.