mercredi 31 mars 2010

MESSAGE DE XAVIER DARCOS


« N’ayant rendu de services à personne, je n’ai pas d’ennemis », disait, je crois, Jules Renard. J’ai été élevé dans l’idée que vivre, c’est servir. C’est dire si j’étais d’emblée mal barré. Aussi ai-je parfois le sentiment d’avoir plus donné que reçu. Mais l’aigreur est dégradante et la nostalgie stérile. Nous nous sommes engagés, tous ensemble, en portant droitement nos convictions, en évitant dérapages ou démagogie, en montrant des perspectives que d’autres seront bien obligés un jour de rejoindre. Ces quelques mois ont été une aventure humaine passionnante, même si nous étions souvent seuls contre tous, martyrisés par une presse servile, tarabustés par les extrémistes, conduits à justifier nos choix comme si on nous les imputait à crime, balançant sans cesse entre les sujets locaux et la solidarité gouvernementale, ne sachant plus très bien de quoi on parlait tant les attentes confuses et la dépression générale semblaient tout obnubiler. Oui, ce fut une campagne exténuante mais exaltante. Elle m’a coûté cher. Mais je ne regrette rien. Je veux dire à tous ceux qui sont venus à ma rencontre, qu’on les ait convaincus ou pas, qu’à mes yeux la politique est un humanisme. Il n’y a pas toujours de cyniques plans de carrière derrière nos combats. Je veux dire à ceux qui nous ont fait confiance ma gratitude d’avoir dépassé le tintamarre pour écouter nos espérances. Je veux dire que ceux qui parlent au nom des gens et du peuple ne sont pas forcément ceux qui se gargarisent de social et de socialisme tout en faisant carrière. Je veux dire à tous les amis anonymes qui se sont dévoués pour que tous les problèmes matériels se règlent, sans rien attendre ni gagner, qu’ils font honneur à la vie publique, bien plus que ceux qui s’abstiennent en ronchonnant. Je veux dire que nous allons continuer à croire au partage, à l’ambition collective, au progrès. Notre seul ennemi, c’est le repli du chacun pour soi"