samedi 28 mars 2009

NICOLAS SARKOZY: LE 24 MARS 2009


 A l’occasion d’une réunion publique à Saint Quentin, le 24 mars dernier, le Président de la République s’est adressé avec pédagogie aux Français pour leur expliquer les avancées du gouvernement sur les différentes problématiques engendrées par la crise économique. 

Un discours de valeurs

Nicolas Sarkozy a souhaité rappeler les valeurs qui sont au cœur de sa politique : le travail et la responsabilité. Le Président entend poursuivre sa dynamique de revalorisation du travail. Il a répondu ainsi aux critiques nées de sa volonté de ne pas supprimer le bouclier fiscal qu’il qualifie d’ « expression d’une société qui valorise la réussite ». Nicolas Sarkozy se refuse donc à tout égalitarisme « qui ne fait pas parti de [ses] valeurs ». Il a rappelé qu’il n’y aura pas d’augmentation des impôts qui serait un obstacle à la reprise de la croissance. 

Le Président souhaite s’adresser à « cette majorité silencieuse qui n’a pas les moyens de se mettre en grève, qui n’a pas les moyens de manifester ou qui a la volonté de privilégier son travail ». Les réformes engagées seront donc maintenues. Le Président ne veut pas fléchir devant les contestataires. Il faut « laisser le temps à toutes les mesures de produire leurs effets » a insisté Nicolas Sarkozy.  

Mais l’Elysée n’excusera pas pour autant les dérives du capitalisme. Le Président s’adresse directement à ceux parmi les chefs d’entreprise qu’il juge irresponsables et sans scrupules et a rappelé que le capitalisme c’est « l’éthique de l’effort, de la responsabilité et de l’honnêteté ». 

Il n’a pas hésité à sermonner fermement les entreprises qui ne respectent pas ces valeurs. Selon lui, il ne « doit plus y avoir de bonus, de parachute doré ou de stock-options dans une entreprise qui reçoit une aide de l’Etat ou qui met en œuvre un plan social d’ampleur ». 

Le Président déposera une proposition de loi à l’automne sur le partage des profits. Il dressera un premier bilan, en juin, avec les différentes organisations syndicales, sur les mesures mises en place depuis le début de la crise.

 

 

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La relance par l’investissement

Nicolas Sarkozy est revenu sur la nécessité de soutenir les entreprises. Le Président poursuit sa stratégie de relance par l’investissement souhaitant répondre aux attentes de « la France qui travaille malgré l’angoisse ». Il utilisera ainsi le fonds stratégique d’investissement afin d’investir 10 millions d’euros dans Heuliez et  de soutenir l’industrie automobile. 

Le Président a annoncé la mise en place d’une taxe carbone visant à lutter contre le dumping environnemental et à « faire participer les importations au financement de notre protection sociale ». Il a rappelé qu’ « il n’y a aucune raison que nous acceptions (…) un dumping environnemental qui finira par conduire le monde à la ruine ». Il entend ainsi défendre les entreprises françaises contre leurs concurrentes étrangères n’étant pas soumises aux mêmes législations environnementales. 

Le Président a rappelé l’intention du gouvernement de supprimer la taxe professionnelle « qui n’existe nulle part ailleurs. Dans un monde libre, si on taxe l’investissement et le travail, [ils] iront ailleurs » conclut-il. 

Le discours avait également pour vocation de rassurer les Français sur la légitimité de la relance par l’investissement qualifiée d’ « occasion historique de rattraper notre retard ».  Le Président a ainsi pris l’exemple du réseau ferré francilien, aujourd’hui vétuste et saturée, qui « impose tous les jours à des millions de Franciliens une vie infernale ». Il s’exprimera le 29 mars sur ce sujet.

 

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Les mesures pour l’emploi 

Afin de permettre une plus grande réactivité face aux restructurations et aux plans sociaux, Nicolas Sarkozy a annoncé la création de « commissaires à la réindustrialisation ». Ils bénéficieront de « moyens d’intervention financiers accrus avec la création d’une ligne de prêts du trésor qui permettra d’intervenir directement ».  Ces commissaires auront un rôle de médiateur.  

Nicolas Sarkozy s’est aussi engagé pour la jeunesse en annonçant la mise en place d’un « plan d’urgence pour les jeunes avant le 15 avril ». L’Elysée étudie actuellement les propositions de Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse.

 

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